Street Blog

Scott Storch: Du plus gros beatmaker au plus gros gâchis (Ses origines)

  • Publié par Funky Thug
  • lun 04 juil. 16 - 16:21
  • Genre: rap

du BLOG Ulyces

Virtuose du beatmaking, Scott Storch enchaînait les tubes et  amassait les millions, avant que la coke ne réduise sa carrière et sa fortune à néant.

L’enfant prodige

Quand il avait huit ans, Scott Storch reçut un coup de crampons dans la tête qui le laissa sonné. Sa mère n’était pas du genre à prendre de telles blessures à la légère. Elle avait fait une crise d’apoplexie cinq ans plus tôt, lorsque le jeune Scott avait perdu une dent en faisant une chute dans le salon, lui donnant le sourire de Leon Spinks. « J’étais une mère bien trop inquiète », reconnaît Joyce Yolanda Storch, qui se fait généralement appeler par son deuxième prénom. « J’étais maladivement protectrice. »

Sa mère avait interdit au jeune Scott de faire du sport. À la place, elle l’avait envoyé prendre des cours de piano à l’école Candil Jacaranda Montessori de Plantation, à une quinzaine de minutes de leur pavillon de Sunrise. C’est un vieux pianiste de jazz du nom de Jack Keller qui enseignait au garçon. Yolanda, qui était elle-même chanteuse, ne donna plus de concerts en semaine pour pouvoir conduire Scott à ses cours, et économisa assez d’argent pour lui offrir un piano quart de queue.

Enfant chétif et créatif, Scott n’avait de toute façon rien d’un athlète. Mais il se révéla virtuose avec les touches. À 12 ans, il décrochait déjà des concerts payants. Adulte, il avait mis son habileté au service de la production et faisait partie de l’élite des beatmakers hip-hop, composant des hits pour la plupart des stars du rap et du R&B de la dernière décennie, parmi lesquels Jay-Z, Beyoncé, Dr. Dre, Lil Wayne et 50 Cent.

En 2006, à l’âge de 33 ans, chaque instru – qu’il bouclait en 15 minutes – lui rapportait une somme à six chiffres. L’argent a permis au gamin de Sunrise de devenir un Don Juan de Palm Island. Ce white boy amoureux de bling-bling, qui vivait dans une grande villa de l’enclave de Miami Beach, y gardait plus d’une douzaine de voitures prestigieuses – dont une voiture de sport à 1,7 million de dollars – et un yacht d’une valeur de 20 millions de dollars.

Ainsi, Yolanda – qui éleva Scott et son frère Matthew après qu’elle eut divorcé de leur père en 1983 – a ses raisons de se raccrocher au fait que c’est elle qui a fait découvrir le piano à Scott. C’est le lot de consolation de sa vie. « Ce n’est pas que je veuille chanter mes propres louanges, mais je l’ai toujours encouragé à faire de la musique », dit-elle. « C’est tellement triste que les choses aient mal tourné. »

Elle s’installe avec lenteur sur une chaise en bois, sur le patio de la modeste maison en brique rouge qu’elle partage avec son vieux père Julius, âgé de 88 ans. Les années ont creusé le visage de l’ancienne starlette, mais elle est toujours belle femme. Sa peau diaphane, ses yeux bleus, sa mâchoire proéminente ne font aucun doute, c’est bien la mère de Scott. Une Doral Ultra Light 100’s éteinte calée entre ses doigts, ses grosses lunettes posées sur un nid de cheveux décolorés, elle porte des chaussons roses, un pantalon de jogging gris et un t-shirt sur lequel un oiseau de cartoon demande : « Ça vous dit une dinde de Noël ? »

Yolanda est une originale, pourrait-on dire. Catholique convertie d’ascendance juive-lituanienne, elle est obsédée par tout ce qui est italien. Tout particulièrement Al Pacino. À l’en croire, la perspective abstraite de rencontrer un jour l’acteur est la raison pour laquelle elle se lève le matin.

Pour elle et son fils talentueux, rien ne s’est passé comme prévu. Elle a vu Scott dilapider sa fortune d’une manière spectaculaire et honteuse, offrant des millions de dollars en diamants et voitures de luxe à ses petites amies, parmi lesquelles la sainte trinité américaine des bimbos : Paris Hilton, Lindsay Lohan et Kim Kardashian.

Pendant ce temps, Yolanda, qui s’occupe à temps plein de son père partiellement aveugle, attendait dans sa maison à 81 000 dollars que son fils daigne se rappeler d’elle. Au lieu de quoi Scott a sombré dans une addiction à la cocaïne qui a détruit sa carrière, l’entraînant vers la faillite et un immense litige financier, avant de l’expédier en cure de désintox.

La négligence dont il a fait preuve à son égard ne cesse de  la ronger. Elle ne peut pas s’empêcher d’y revenir, de se plaindre des trous qui constellent son « tapis vieux de 36 ans » et des meubles qui pourrissent sur son patio, sans compter les frais médicaux qui avalent tous les chèques que son père reçoit de la sécurité sociale.

Les archives publiques racontent la même histoire : En 2008, Capital One l’a poursuivie pour son découvert de 5 700 dollars sur une carte de crédit qu’elle utilisait pour la nourriture et les médicaments, une affaire sur laquelle le tribunal de Plantation doit toujours se prononcer.

« Scott m’a toujours dit qu’il comptait faire certaines choses pour la famille », dit-elle. «Mais j’imagine que les choses ont mal tourné avant qu’il n’en ait eu l’occasion. J’ai lu des articles sur les mères d’autres rappeurs – celle de P. Diddy, celle de Kanye West et celle de Jay-Z. Leurs fils se sont tous occupés d’elles. » Puis Yolanda s’inquiète. « S’il lit ça, il va être très en colère après moi. Et il ne me donnera jamais rien. »

Qu’aimerait-elle voir écrit, en ce cas ? Elle réfléchit un moment avant de poursuivre : « Je pense qu’un garçon devrait s’assurer que sa maman est à l’abri avant d’acheter un autre collier à deux millions de dollars à je ne sais quelle héritière d’hôtel. On ne peut pas recevoir un tel miracle de Dieu et simplement jeter tout cet argent à la poubelle. »

Né à Long Island mais élevé dans le sud de la Floride, Scott Storch a la musique dans le sang. Son arrière-arrière-grand-père était un immigrant lituanien du nom de Meyer Machtenberg, un compositeur juif majeur du début du XXe siècle. Dans les années 1960, sa mère, originaire du Queens et d’une beauté de pin-up, avait été signée sur le label de Philadelphie Cameo-Parkway Records, sous le nom de Joyce Carol. Quant à son père, Phil Storch, il était chanteur de doo-wop de rue dans son Bronx natal. Le frère de Phil, Jeremy, était auteur-compositeur et fondateur du groupe de soul-rock The Vagrants, et il avait écrit un tube pour Eddie Money. « La musique a toujours été présente dans la famille...

Commentaires (Facebook)
Commentaires
  • Aucun commentaire visible

Vous n'êtes pas autorisé à poster des commentaires
Se connecter | S'inscrire

Nouveaux articles

Top amis