de Rachid Majdoub
Retour en 1993 pour un show spectaculaire qui n’est pas près d’être égalé…
Le Super Bowl est un événement si incontournable que :
ce lundi 8 février, 1,5 million d’Américains bénéficient d’un jour de congé pour se remettre de leurs émotions de la veille ;
le tarif (record) cette année pour 30 secondes de pub s’est élevé à… 5 millions de dollars ;
environ un milliard d’ailes de poulet et 14 milliards de chips y sont consommés chaque année, de quoi nourrir tout un (ou plusieurs) pays pendant un petit bout de temps ;
les 65 000 spectateurs ont dû débourser 5 000 dollars chacun pour assister au match dans les tribunes du Levi’s Stadium de Santa Clara ;
cette année, 150 millions de téléspectateurs étaient devant leur écran pour admirer la victoire des Denver Broncos sur les Panthers de Caroline (24-10) et, quelques dizaines de minutes avant, le show de la mi-temps signé Coldplay, Bruno Mars et Beyoncé.
La performance scénique de la mi-temps du Super Bowl est tellement attendue qu’elle est qualifiée de “concert de l’année”, volant la vedette au match le temps de quelques minutes de show démesuré.
De la démesure au sur-mesure, il n’y a qu’une veste : celle arborée par Beyoncé cette année. Un cuir noir diagonalement traversé de deux sortes de ceintures à munitions dorées : réalisée par Dsquared2, cette pièce est une réplique de celle portée par Michael Jackson en 1993 lors du même événement. Un joli clin d’œil de Queen B au King of Pop qui, il y a vingt-trois ans, signait un show à l’exemplarité et l’intensité jamais égalées jusqu’ici.
Ni Coldplay Beyoncé cette année, ni Katy Perry en 2015, qui s’en était relativement bien sortie, n’ont récemment réussi à faire mieux que leur prédécesseur. Si l’on remonte le temps, de sacrés performeurs se sont succédé d’année en année : U2 (2002), Janet Jackson et Justin Timberlake (2004), les Rolling Stones (2006), Prince (2007), Madonna (2012), Beyoncé (2013)… Autant d’artistes pour autant de lives mémorables. Le magazine Billboard les classaittous devant celui de Michael Jackson auquel il accordait la dixième position : on enlève le zéro du dix pour l’élever au top des performances jamais réalisées jusqu’ici, juste devant celles de Madonna, Prince et les Stones.
13 minutes de folie
Le 31 janvier 1993, tous les regards sont braqués sur Michael Jackson lors de la mi-temps du Super Bowl XXVII qui oppose les Dallas Cowboys aux Buffalo Bills. Des yeux qui s’apprêtent à être témoins de la première prestation d’un artiste mondialement connu à une finale de NFL.
L’entrée en matière du plus grand show-man de notre histoire est fracassante. En trois bonds, il s’extirpe des deux écrans géants du stade dont il était prisonnier, avant d’apparaître réellement au beau milieu du Rose Bowl Stadium de Pasadena (Californie). De marbre pendant deux minutes, il fait face à une foule ahurie pendant que les hélicoptères résonnent dans un ciel dégagé. Un mouvement de tête côté opposé et les cris reprennent. Il retire ses lunettes d’un geste brusque. Les premières notes résonnent. Explosions. Le show est lancé.
Comme à son habitude et durant treize minutes de concert, Michael Jackson exploite chaque recoin de la scène et chacune de ses ressources. Il livre alors une prestation inoubliable, durant laquelle il interprète (oui, avec du play-back, comme bon nombre de mi-temps du Super Bowl) d’abord “Jam”, puis “Billie Jean” agrémenté de son moonwalk, “Black or White” et enfin “Heal the World” : un dernier titre entonné en communion avec de nombreux enfants autour d’un globe géant ; face à ce tableau, celui du tifo coloré brandi par le public.
Avant de vous laisser (re)vivre ce moment historique, une dernière information : pendant la mi-temps, ce concert a considérablement fait monter le chiffre d’audience de la chaîne, qui est redescendu dès la reprise du match. Ou comment Michael Jackson a marqué l’histoire avec l’une de ses plus remarquables performances.
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