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Interview de 2pac donné en 91

  • Publié par Funky Thug
  • mer 26 janv. 11 - 12:36
  • Genre: rapus

 

Interview de Tupac Shakur réalisée par Davey D en 1991, à l’époque du premier album de celui qui deviendra une des plus grandes légendes du mouvement Hip Hop, si ce n’est la plus grande…
2Pacalypse Now, Juice, Digital Underground, Underground Railroad …
Tout un tas de questions, pour une interview réalisée il y a maintenant 20 ans

Note de Davey D :

Une des interviews les plus intenses et intéressantes que j’ai pu faire est celle avec Tupac Shakur.
Il venait juste de frapper fort avec le film Juice et tout le monde se demandait s'il jouait la comédie ou s'il nous laissait entrevoir sa vrai personne à travers son personnage dans le film…

Même si je le connaissais déjà depuis quelques années, cela restait dur à dire parce qu’il avait un flingue chargé sur lui pendant que nous discutions… Si je me rappelle bien c’était un .38…
Pac explique dans cette interview son récent problème avec la police d’Oakland qui se termina par un passage à tabac.

J’avais passé des extraits de cette interview dans un bulletin d’information que je publiais au début des années 90. Je l’avais complètement oublié et j’avais mal rangé la k7.
Il y a quelques mois alors que je travaillais sur les liners notes pour le Greatest Hits de Digital Underground qui est sorti chez Rhino Records, je suis tombé sur cette vieille k7 d’une interview avec Shock G, j’ai tourné sur la face B et surprise ! J’ai découvert l’interview manquante de Pac en 91.

Tupac se considère le Rebel de l’underground (Digital Underground) et il a de bonnes raisons. Il remue les choses et fait l’inattendu.
Ce genre de personnes génèrent l’excitation et ont un impact sur les gens et les situations qui les entourent.
2Pac en 1992 promet qu’il aura un impact majeur dans le monde du rap.
Il démarre avec des débuts d’acteur sensationnels dans le film Juice où il joue le personnage de Roland Bishop.
Son premier LP 2Pacaplypse Now commence à secouer les rayons des magasins dans tout le pays.
Et comme si ce n’était pas assez, il s’élargit et signe des nouveaux talents, pour sa maison de production, dont son frère Moecedes qui rappe dans la chanson Feels Good de Toni Tony Tone.
J’ai eu le plaisir d’interviewer ce très avenant et très animé individu dans son appartement pour nous raconter son histoire.

1991, Davey D. ©


Davey D : Parle nous un peu de ton passé, qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans le hip hop ?

2Pac : Je suis du Bronx, New York. Apres j’ai bougé à Baltimore où j’ai fait quelques unes de mes années de lycée puis après j’ai bougé pour Oaktown. Pour le hip hop... Tous mes voyages à travers ses villes semblent être le dénominateur commun.


Davey D : 2Pac, Est-ce ton nom de baptême ou ton nom de scène ?

2Pac : C’est mon nom de baptême et mon nom de scène.


Davey D : Tu as vécu à Marin City, Maryland, quelques temps. Comment as-tu pu maintenir ta connexion au mouvement pendant que tu vivais là bas ? Y avait-il une scène hip-hop émergente à Marin City ?

2Pac : Pas vraiment. Marin City est une petite ville, ça m’a appris à être plus direct avec mon style. Au lieu d’être métaphorique avec mes rimes, par exemple quand tu dis quelque chose comme « Je suis l’hystérique, miracle lyrique . Je suis vraiment incroyable »
J’étais encouragé à être plus direct, à frapper sec et non perdre du temps à y mettre plus de forme.


Davey D : Pourquoi ça ?

2Pac : Marin City est un peu comme une ville de campagne. Tout était très direct. La pauvreté l’était aussi. Y’avait pas moyen de dire « Je suis Pauvre » mais il fallait dire « J’suis Pauv’ »… On n’avait pas d’argent et cela a vraiment influencé mon style.


Davey D : Comment as-tu rencontré le groupe Digital Underground ?

2Pac : J’ai attrapé le D-flow Shuttle quand j’étais à Marin City. C’était la solution pour sortir d’ici. Shock G était le conducteur.


Davey D : Qu’est ce que le D-flow Shuttle ?

2Pac : Le D-flow Shuttle vient de l’album Sons Of P (Digital Underground). C’était la façon de sortir du ghetto. La voie vers le succès. Et je ne suis jamais descendu depuis…


Davey D : Maintenant dis moi tout ça d’une façon plus claire…

2Pac : Plus simplement, je suis tombé sur ce mec Greg Jacobs alias Shock G et il m’a présenté à Digital Underground et à partir de là, j’ai accroché avec Money B… Et de là, Money B m’a présenté à sa belle mère et là, sa belle mère et moi avons commencéà faire des sons ensemble (Rires)

Moi et sa belle mère, nous avions commencé un petit truc ensemble. On avait un bon son mais Shock G m’a demandé si je voulais un groupe, j’ai dit « Oui mais je ne veux pas un groupe avec la belle mère de Money B parce qu’elle va essayer de prendre tous les bénéfices… Elle veut faire un groupe à la ‘Hoes With Attitude’ » et j’ai dit « Je veux faire un truc plus sérieux et représenter pour le jeune homme noir »
Alors Shock m’a dit qu’on devait se débarrasser de la belle mère de Money B, on est allé à San Quentin (prison) et on l’a lâchée la bas (Rires).

Apres Shock m’a mis en studio et tout a commencé. C’est une histoire vraie, ne dis rien, c’est une histoire vraie.
Et pour la belle mère de Money, je veux dire « Je suis désolé mais un homme doit faire ce qu’il a à faire. Je suis désolé c’était une idée de Shock G, Bertha. » Mais t’inquiète, elle peut avoir sa moitié des bénéfices après la première découpe quand elle sort de prison. (Rires)


Davey D : Quel est le concept derrière ton album ‘2Pacalypse Now’ ?

2Pac : Le concept est le jeune homme noir. Ils en parlaient mais maintenant ce n’est plus si important. C’est comme si on avait juste tourné la page. Ce n’est plus à la mode de représenter le jeune noir. Tout le monde veut passer à autre chose. Comme ces trucs de gangsters, ça a été exploité comme à l’ancienne avec les films. Tout le monde a tiré quelques balles, ses grenades et cramer des trucs puis ils sont passés à autre chose.

Maintenant tout le monde rappe avec des chants dans leurs raps. Je suis toujours là pour représenter le jeune homme noir. Je le serai jusqu'à ce que les choses aillent mieux. L’album dénonce les problèmes que l’on rencontre dans la société d’aujourd’hui.


Davey D : Quelles sont ses problèmes ?

2Pac : La brutalité policière, la pauvreté, le chômage, le manque de moyens pour l’éducation, le manque d’unité et la violence dans la communauté noire, les crimes des noirs envers d’autres noirs, les mères enfants, le crack... Tu veux que je continue ?


Davey D : Comment parles-tu de ses problèmes ? Est-ce que tu les montre du doigt ou proposes-tu des solutions ?

2Pac : Je fais les deux, dans certaines situations je montre comment nous avons le pouvoir et dans d’autres situations, je montre comment les choses se passent avec la police ou d’autres institutions qui ont un pouvoir absolu.
Je montre comment ça se passe vraiment et je montre comment j’aimerai que les choses se passent.


Davey D : Tu te surnommes le Rebel Of The Underground (ndlr : Le rebelle de son groupe de l’époque Digital Underground), pourquoi ça ?

2Pac : Parce que comme s’il n’y avait déjà pas assez de diversité avec des trucs de fou à l’intérieur du groupe, je suis encore plus fou. Je suis le rebelle qui va à l’encontre du vent. Je suis le lunatique dont tout le monde parle. Je veux toujours faire des choses extrêmes. Je veux qu’il y ait le plus d’yeux possibles tournés vers moi. Par exemple je n’aurai jamais fait un son comme Kiss U Back de la façon dont je l’ai fait, je ne l’aurai jamais fait. C’est pour ça que je suis le rebelle.


Davey D : Peux tu nous parler de ta récente rencontre avec la brutalité policière aux mains de la police d’Oakland ?

2Pac : Nous laissons la loi faire son travail. Ca avance dans le système judiciaire… On a porté plainte…


Davey D : Rappelle nous ce qui s ’est passé pour ceux qui ne le sauraient pas…

2Pac : Pour ceux qui ne le savent pas, je suis un innocent jeune noir qui marchait dans les rues d'Oakland, je m’occupais de mes affaires et le département de police d’Oakland a pensé qu’il fallait que je sois remis à ma place.

Alors ils m’ont demandé mes papiers et ils m’ont fait chier parce que mon prénom c’est Tupac. Mes derniers mots à leur encontre on été « Allez vous faire foutre ».
Et après ça la seule chose que je sais, c’est que je me suis retrouvé étouffé près à faire un coma avec des menottes en direction de la prison pour avoir résisté à une arrestation.
Oui t’as bien compris, je me suis fais arrêté pour résisté à une arrestation.


Davey D : Où ça en est ?

2Pac : On est en train de porter une plainte de 10 millions de dollars contre le département de police d’Oakland. Si on gagne et ils nous donnent l’argent, alors la police d’Oakland achètera une maison de quartier, une maison pour moi, une pour ma famille et un centre contre la brutalité policière et d’autres trucs dans ce style...


Davey D : Ne penses tu pas que ton clip pour la chanson ‘Trapped’ est une raison pour que la police veuille te traiter de la sorte? D’une manière c’est assez explicite, surtout la version non censurée où on voit un flic qui se fait tirer dessus.

2Pac : Le truc le plus ironique, c’est que le flic dans cet incident n’avait jamais entendu parlé de ce clip. Et deuxièmement, tout ce que je dis dans cette vidéo m’est arrivé. Le clip est arrivé avant l’incident avec la police. Dans le clip, je montre comment la police m’ennuie et me demande mes papiers, je peux allez nulle part…


Davey D : Parlons du film ‘Juice’, Comment t’es tu retrouvé là dedans? Où en est le film? Et de quoi ça parle?

2Pac : Hmmm, qu’est-ce qui m’y a conduit? Bien, c’est ce ouf de Money B et Sleuth (ndlr : road manager de D.U).
Money B avait une audition pour le film et Sleuth m’a suggéré d’y aller aussi. Money B a lu le script et il m’a dit « Ca te ressemble, un rebelle ». Il parlait de ce personnage qui s’appelle Bishop. J’y suis allé comme ça sans idée, à froid, j’ai lu le script, Dieu était avec moi.


Davey D : As-tu déjà eu une expérience d’acteur avant ça?

2Pac : En fait, je suis allé à l’école d’arts dramatiques à Baltimore et c’est de là que je sors mes talents d’acteurs.


Davey D : Ok, donc tu n’étais pas allé à l’audition comme un novice… Dis nous de quoi parle le film?

2Pac : C’est l’histoire de 4 jeunes qui passent à l’âge adulte, leurs parcours…


Davey D : Est-ce que c’est un film hip hop?

2Pac : Non, ce n’est pas un film hip hop. C’est un vrai bon film qui contient du hip hop. S’il avait était réalisé dans les années 60, il aurait été vu comme un film qui ressemble à la tendance des sixties…
Mon personnage Roland Bishop est un psycho, incertain et très violent, avec très peu de sang froid.


Davey D : Quel message espères tu qu’on retire du film?

2Pac : Tu ne sais jamais ce qui se passe dans la tête des gens. Il y a beaucoup de choses qui s’ajoutent. Beaucoup de pression sur quelqu’un qui grandit. Tu dois voir ce que l’on ne voit pas, ce film est un exemple de ce qu’il pourrait arriver…


Davey D : Tu peux expliquer ce que tu veux dire par là?

2Pac : Dans le film, mon personnage est le fils d’un mec qui est une victime en prison et c’est ce qui le pousse à travers tout le film.


Davey D : C’est quelque chose qu’on ne voit pas dans le film?

2Pac : Ils l’ont enlevé du film. Mais c’est ce qui torture l’esprit de Bishop. Tu peux le voir à travers la personnalité des autres, Bishop veut juste se faire respecter. Il veut le respect que son père n’avait pas. Tout ce qu’il fait, c’est juste pour qu’on le respecte. Alors vu que ses problèmes ne furent jamais réglés, il finit par tuer 4 personnes.


Davey D : Tu veux continuer à faire des films ?

2Pac : Ca dépend, si on me propose des bons rôles ou non. Je veux pouvoir me lancer des challenges.


Davey D : Quelle est ta philosophie sur le hip hop? J’ai entendu dire que tu disais que tu ne le voyais pas s’affaiblir.

2Pac : Quand j’ai dit ça, ça m’a fait réfléchir. Ca m’a rapproché de moi-même, maintenant, j’ai une philosophie différente.
Quand le Hip hop a commencé, c’était sensé être ce nouveau truc sans barrières, différent de toutes les autres musiques. J’ai l’impression que je me suis laissé embarquer dans cette mentalité sur laquelle le hip hop est fondé. Je marchais dans la rue et j’entendais des trucs et je commencais à dire « C’est pas hip hop ». Si quelqu’un commençait à chanter, je lui tournais autour et disais « C’est pas hip hop », et là j’ai changé de façon de penser. Ca peut être hip hop, tant que la musique vient vraiment du cœur et de l’âme, ça peut être hip hop. Tant que ça a de l’âme, le hip hop peut continuer à vivre.


Davey D : Je pense que ma prochaine question devrait être, comment tu peux dire ce qui a une âme ou ce qui n’en a pas?

2Pac : Et bien, tu peux le deviner. La différence entre un hit comme Make You Dance (C&C Music Factory) et My Mind Is Playing Tricks On Me (Geto Boys). Tu dois te demander « Lequel me fait bouger ? »


Davey D : En fait les deux, les deux me font bouger.

2Pac : Vraiment? Bien… Alors t’as ta réponse.


Davey D : Alors les deux seraient hip hop, pas vrai?

2Pac : Je crois, ou du moins c’est ton sentiment. La chanson Make You Dance ne m’a pas fait bouger mais celle des Geto Boys m’a fait bouger.


Davey D : J’ai interviewé Afrika Bambaataa, je lui ai demandé ce qu’il pensait de groupe comme C&C Music Factory. Il m’a dit qu’ils faisaient partie de la famille du hip hop, mais c’est sa façon de voir les choses. Sinon, quels sont tes plans pour l’année à venir ?

2Pac : Travailler sur l ’Undeground Railroad. J’ai un crew qui s’appelle Underground Railroad et un programme qui s’appelle Underground Railroad. Je veux construire tout ça. Comme ça d’ici un an, vous connaîtrez le nom Undergrond Railroad.


Davey D : Quel est le concept derrière Underground RailRoad ?

2Pac : Le concept est le même concept qu’Harriet Tubman, pouvoir sortir mes frères qui pourraient dealer ou faire quoi que ce soit d’illégal ou qui ne sont plus reconnus par la société d’aujourd’hui, je veux les rattraper en les tournant vers la musique. Ca peut être du r&b, du hip hop ou de la pop, tant que je peux les faire participer.
Pendant que je fais ça, je leur apprends à trouver un truc qu’ils aiment comme ça ils peuvent aimer les autres et ils peuvent faire la même chose qu’on a fait avec eux pour les autres.


Davey D : Combien y’a t’il de personnes dans l’Underground Railroad? Est-ce un groupe qui va constamment évoluer? D’où viennent les gens qui font partie de l ’Underground Railroad?

2Pac : Pour l’instant, nous sommes forts de 20 personnes. Le groupe va constamment évoluer. Les gens qui sont dans UR viennent de partout, Baltimore, Marin City, Oakland, New York, Richmond, partout.


Davey D : Que penses-tu de la scène de la Bay Area par rapport au reste du pays?

2Pac : À l’heure actuelle, la Bay Area est comme le Bronx en 1981. Tout le monde est chaud. Ils ont attrapé le virus. Tout le monde veut être créatif et se faire connaitre. New York en est à un point où tu ne peux pas faire mieux que le prochain mec qui doit sortir. Alors t’as cet endroit où il n ya pas trop de gens qui doivent sortir.

Ici tu peux faire quelque chose et si c’est bon les gens se souviendront de toi. C’est ce qui se passe ici sur la Bay Area, c’est comme une renaissance.


Davey D : À New York, l'époque de la renaissance s’est arrêtée pour diverses raisons à mon avis. D’après toi, que faut-il pour que cela n’arrive pas sur la Bay Area?

2Pac : Au risque d’avoir l’air de prendre partie, je dirais Digital Underground. Ils sont comme tous les autres groupes, c’est grâce à Shock G. Il a fait en sorte que tout ce que DU fasse aide la scène de la Bay Area. Ça grandit et va jusqu'à New York et frappe les gens dans tous le pays, ça aide la Bay Area.

Notre scène commence à accrocher le public, on veut que tout le monde connaisse Oakland. Quand d’autres groupes viennent ici, comme Organized Konfusion ou Live Squad et qu'ils traînent avec DU, ils peuvent voir un autre coté de la scène musicale de la Bay Area, c’est différent de s’ils avaient trainés avec cet autre mec… Je ne veux pas dire son nom mais tu sais qui il est, il a enlevé le mot MC de son nom (ndlr : Mc Hammer)


Davey D : Donc tu penses que DU sera une force pour la scène rap de la Bay Area car ils apportent une attention nationale. Qu’est ce que les autres groupes auront à faire ?

2Pac : Ce qu’on doit faire est de ne pas se concentrer seulement sur un groupe. On doit se concentrer sur la région. Ce n’est pas seulement à propos de construire la carrière de Too Short, DU et Tony Toni Tone et dire « Ca y est ! C’est les seuls groupes qui peuvent venir de la Bay Area. »

On doit aussi laisser une place pour les nouveaux groupes. Personne ne veut donner sa chance aux nouveaux. Tout le monde veut parler de Too Short et Digital Underground… On doit commencer à parler de ces autres groupes qui essayent de sortir en venant du bas.


Davey D : Quand tu dis “venant du bas”, qu’est ce que tu veux dire exactement?

2Pac : Regardes, au lieu de leur faire faire des interviews que personne ne lis, laisse un quotidien les interviewer. Au lieu de les faire passer sur ces radio que personne n’écoute, mets les sur des radios où les gens vont les entendre, où ils auront une meilleur chance d’être entendus, comme s’ils étaient Mariah Carey.


Davey D : Penses-tu que le son de la Bay Area est respecté? Penses-tu que les gens dans le pays commencent à l’accepter ?

2Pac : Je pense que le son de la Bay Area n’a pas fini de sortir. Ca commence à être respecté de plus en plus chaque jour.


Davey D : Ton frère Moecedes est un rappeur du groupe Tony Toni Tone. Quelle est son histoire? Vous allez travailler ensemble?

2Pac : Il fait partie de l’Underground Railroad. Il va aussi sortir un truc avec un mec qui s’appelle Dana.


Davey D : Qui a produit ton album ? Es-tu toi même dans la production?

2Pac : Je l’ai coproduit avec les membres de Digital Underground que sont Shock G, Money B, Raw Fusion, Pee, Jay-z de Richmond, Stretch du Live Squad. C’est vraiment quelque chose de vivant l’Underground Railroad. Ça affecte tout ce que l’on fait.


Davey D : Y’a t-il autre chose que l’on devrait savoir sur Tupac?

2Pac : Oui ! Le groupe Nothing Gold arrive. Mes petits arrivent avec un vrai message…
NG est un groupe qui va sortir que je produis… Tout ce que je dis dans mes rimes, je le dis à cause de la manière dont j’ai grandi, pour maîtriser tout ça sans allez chez un psy.
J’ai ces gosses qui dealent avec les problèmes d’une génération plus jeune que la mienne, ils mettent leurs problèmes dans leurs rimes, c’est comme une séance de psychanalyse. Ça te fera comprendre ce que tu fais…


Davey D : Que veux-tu dire? Ils prêchent?

2Pac : Non, ils disent juste les choses avec franc-parler comme Ice Cube ou Scarface. Ils sont directs et ça vient de la bouche d’un enfant. Si tu es noir, tu va kiffer parce qu’ils te parlent directement et te posent de vraies questions…
NG va nous faire avoirs des responsabilités de nouveau. Les enfants te disent d’être responsable…




Davey D : Que penses-tu des nouvelles modes dans le rap comme le gangsta rap, le rap afrocentric, le raggamuffin et la fusion chant et rap?Certains appellent ça du pop rap…


2Pac : Je pense que tout cela va rester. Ça va changer, il va y avoir une métamorphose, ça va exploser et devenir vilain et méchant alors les sangsues tomberont et le hip hop sera frais et en pleine santé.
Le hip hop doit traverser beaucoup de phases mais personne ne peut juger avant que cela ne prenne fin.


Davey D : Qui d’après toi sont les plus gros ennemis du rap à l’heure actuelle?

2Pac : Les rappeurs égocentriques !
Ils ne veulent pas ouvrir leurs cerveaux. Ce n’est pas bon quand les gens commencent à dire « Oakland est le seul endroit d’ou viennent les vrais rappeurs », « New York est le seul endroit d’ou viennent les vrais rappeurs ». Ils montrent leur cul à cet endroit et aussi là bas.
Tout ça doit s’arrêter ou le hip hop va avoir un problème. Ca va devenir trop immature. C’est juste un conflit de mots. On ne peut pas être immature, on doit grandir !


Davey D : Cool, je crois qu’on a eu assez de ta part, Tupac.

2Pac : Oui, je crois que t’en as assez.


Davey D : Peace...

Interview trouvable sur  StyleHipHop.com

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