A son arrivée, fin des années 90, en pleine période “new-jack swing” encore dominée par Teddy Riley, les professionnels du disques ne comprennent pas trop le son D’Angelo, trop décalé. Pourtant, cet artiste ouvre la voie vers un nouveau genre : La “Nu Soul”.
En effet D’Angelo est le fondateur du style “nu soul” à la sortie de “Brown sugar”, son premier album. Une soul authentique, organique, qui revient aux sources des années 60, acoustique, vintage dirions nous aujourd’hui, mais avec une touche hip-hop.
D’Angelo a grandi en écoutant Prince, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Al Green et Curtis Mayfield. Mais il s’est aussi gavé du hip-hop des années 80, début 90. Son style vocal est unique à son arrivée. Il écrit la plupart de ses chansons qu’il produit également seul. Ses deux premiers albums, “Brown Sugar” et “Voodoo”, marquent leur époque et sont toujours des classiques du genre.
Michael D’Angelo Archer est né en février 1974 en Virginie, USA. Il grandit dans un environnement religieux. Il débute par le piano puis se dirige vite vers le hip-hop. Il sera membre du groupe hip-hop “I.D.U.” Qui signe avec EMI en 1991. Rien de percutant avec cette formation. Son premier gros succès arrive en 1994 avec la B.O. Du film “Jason’s Lyric”. Sa chanson “U Will Know” dont il est le compositeur et producteur connaît un énorme succès. La porte est ouverte pour une carrière solo. EMI le signe en 1994 et “Brown Sugar” voit le jour en 1995. Les chansons “Brown Sugar”, “Cruisin” et “Lady” sont sur toutes les radios US. Très vite, il est rejoint par Maxwell, Erykah Badu, Lauryn Hill,Angie Stone (avec qui il écrit et produit) dans la voie qu’il a ouverte. Il vend deux millions d’albums aux Etats-Unis et part en tournée pendant deux ans.
Après la sortie de “Brown Sugar”, les problèmes personels prennent le dessus. Plus rien ne se passe au niveau artistique. Sa rupture avec Angie Stone semble l’avoir traumatisé. Il y a bien un superbe “live” qui voit le jour (“Live At The Jazz Cafe”, Londres) mais rien de nouveau. De temps à autre, on le retrouve sur des B.O. pour des reprises ou sur des duos (“Nothing Even Matters” avec Lauryn Hill) mais le public frustré attend toujours un nouvel album. “Voodoo” sort en 2000, soit cinq ans après “Brown Sugar”. L’album est directement N°1 des ventes. A ses côtés, on retrouve Badu, le rapper Common, ?uestlove des Roots, J Dilla, Q-tip et James Poyser le producteur star de l’époque. Sa chanson “Untitled (how does it feel)” a de fortes influences princière. Il remporte le “grammy” pour “meilleur chanteur R&B de l’année”.
Depuis, sa vie a pris une tournure tragique. Pas de nouvel album depuis ! Mais les collaborations ne manquent pas : Une version du “Water No Get Enemy” de Fela sur l’album “Red Hot+Riot”, une version du “So Far To Go” de Dilla avec Common, enregistrement de “Be Here” avec Raphael Saadiq, enregistrement de “Imagine” avecSnoop Dogg mais rien en solo depuis 2000. Pourtant, son nouvel album intitulé “James River” est prêt si l’on en croit ?uestlove des Roots…
Il n’en reste pas moins que D’Angelo a mis fin à la période new-jack (1987-1995) et ouvert la voie vers un autre horizon pour de nombreux artistes. C’est un excellent compositeur, producteur et chanteur qui a marqué l’histoire de la musique noire. Réussira t-il à surmonter ses problèmes pour créer à nouveau ? C’est la question.
2014 : D’Angelo est de retour avec un nouvel album surprenant, déconcertant et très intéressant. A coup sûr, l’album “Black Messiah” sera une oeuvre marquante de l’année 2015. Les influences “Princière” sont évidentes.
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