Shorty what you think about my return? disait Snoop Dogg dans Peaches & Cream, le premier single de son nouvel album, comme s’il tentait de nous reconquérir avec son 13ème album studio. Quoi de mieux qu’un opus funky orchestré par l’intemporel Pharrell Williams ? C’est l’option choisie par Uncle Snoop pour effectuer son grand retour sur le devant de la scène. C’est probablement la flèche la plus séduisante (et commerciale) qu’il possède à son arc. Comme les premiers singles le laissaient deviner, Bush est un projet commercial mais artistiquement très réussi, et c’est bien là le plus important. Ceux qui attendaient le retour de Snoop dans l’univers du gangsta rap peuvent passer leur chemin ; même le morceau avec Rick Ross et Kendrick Lamar n’y pourra rien.
L’opus est introduit par le délicieux California Roll, le dernier single, avec la participation du légendaire Stevie Wonder. On pouvait difficilement trouver une meilleure entrée en matière pour ce projet. Snoop Dogg avait fait preuve de culot lorsqu’il invitait ce monument de la musique funk-soul. Bien lui en a pris puisque la contribution de Stevie Wonder a fait de ce morceau un des meilleurs du projet. Ses phrases à l’harmonica et ses vocalises nous rappellent subtilement son génie et permettent au morceau de sortir du lot. Pour le reste du projet, pas de coup d’éclat mais une constance qu’il faut souligner. Le groove de This City et d’Awake vous entraîna probablement et I Knew Thatvous fera découvrir un Snoop Dogg inédit aux commandes d’une ballade toujours funky. Les singles So Many Pros et Peaches & Cream ont parfaitement rempli leur rôle de « morceaux ambassadeurs » en annonçant la couleur du projet tout en nous replongeant dans l’univers des Let’s Get Blown, Beautiful et Signs, avec un succès commercial sans appel. Une mention spéciale pour Run Away avec Gwen Stefani qui semble s’entendre à merveille avec Snoop Dogg sur les 5 minutes d’un morceau très réussi.
Finalement, les déceptions viennent des morceaux les plus alléchants sur le papier. On attendait plus d’Edible avec T.I., qui s’était déjà prêté à l’exercice commercial avec brio dans Blurred Lines, et encore plus d’I’m Ya Dogg avec Rick Ross et Kendrick Lamar, qui semblent peiner à trouver leur place sur une prod peut-être un peu trop lente à notre goût.
En résumé, Bush nous a quand même fait bonne impression, et on le réécoutera avec plaisir. On tire un grand coup de chapeau à Pharrell pour la production même si au delà de 10 morceaux, le projet aurait probablement été un peu long et répétitif. On souligne également le travail de l’ombre de Charlie Wilson, qui est en featuring sur 1 seul titre mais qu’on retrouve en voix additionnelles sur plusieurs morceaux. Si vous ne l’avez pas encore écouté, vous pouvez découvrir le projet en streaming ci-dessous ou le télécharger sur iTunes.
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