All Eyez On Me
avec Big Syke
Production de Johnny J
Johnny J : C'était le tout premier morceau qu'on a fait ensemble quand on s'est retrouvés à Death Row. Quand il venait de sortir de prison, il me disait deux jours plus tard : "J, je te veux en studio, je suis avec Death Row maintenant." Je me suis dit que c'était une blague, une blague que quelqu'un faisait à 2Pac. Je me disais : "Merde, non 2Pac est en prison!". Il me disait : "J, je suis sorti". J'y suis allé, après 15 minutes de session, le premier beat que j'avais c'était 'All Eyez On Me'. J'avais pas l'intention de lui présenter le morceau. Je disais : "Ce morceau ? Non, c'est pas fini. C'est incomplet." Ma femme m'a dit, "C'est un beat génial !". Donc je suis parti avec ça en boîte, 2Pac sortait les titres de sa tête.
Big Syke : 2Pac me disait : "Si t'as toujours pas de paroles quand j'ai fini mon premier couplet, tu seras pas sur la chanson." Il l'avait fini. C'était un test à chaque fois qu'il prenait le stylo. C'était comme : "Mec, Prend tes marques, prépare toi, vas-y. Et tu ferais mieux d'avoir quelque chose qui me les coupe."
Run Tha Streetz
avec Michel'le, Mutah et Storm
Production de Johnny J et 2pac
Dave Aron : C'est qu'il y avait de bien à travailler sur l'album. T'es amené à travailler avec tellement de gens. Qui n'a pas grandi sans entendre la chanson 'No more lies' ? Et après tu travailles avec Michel'l et tu entends sa petite voix, et c'est vrai, elle a bien cette petite voix. La voix est si douce, et puis elle chante et c'est tellement fort, et c'est une fille si jeune. Et puis elle est si mignonne.
Heartz Of Men
Production de David Blake A.K.A DJ Quik
DJ Quik : C'est dingue. Un paquet de crédits ont été supprimés quand j'y repense. Les affaires avec Death Row étaient tellement foreuses parfois, et si tu vas pas dans le bureau du boss avec Roy Tesfay (assistant de Suge Knight ) pour rédiger les crédits toi même, tu te fais baiser. Je me suis fait baiser. J'ai beaucoup remixé sur cet album, essayant de faire sonner tout ça mieux, puis en mixant et j'i pas été crédité pour ça. J'ai fait en sorte qu'un paquet de chansons de cet album sonnent mieux qu'après leur enregistrement, ce qui représente un long travail en studio. A la fin, j'avais remixé quelque chose comme 12 titres. Mais la plupart n'ont pas fini sur l'album. En fait, 'Heartz Of Men' est le seul morceau qui est resté sur la version finale de l'album. 2Pac était en colère. Il voulait de parler de quelque chose qui le vexait et mon boulot en tant que producteur est d'assurer la partie musicale pour faire en sorte qu'il ait un beat sur lequel il se sente à l'aise pour balancer tout ce qu'il a sur le coeur. Et je pense que c'est ce que l'on a réussi à faire. C'est à dire un beat qui fonce, qui est enragé pour qu'il puisse poser son flow rapide et enragé dessus. 2Pac était un artiste expérimenté. Il réfléchissait vraiment à ce qu'il allait écrire, au point même de faire en quelque sorte partie de la chanson. Presque comme s'il voulait que ses paroles y restent imprégnées pour toujours. Il était si méticuleux lorsqu'il s'agissait de la manière décrire les paroles de ses chansons. C'était la même chose pour moi au sujet de ce morceau. Aussi vrai que 2Pac était légendaire, je devais me souvenir que mon travail en tant que producteur était de faire en sorte que le morceau soit proche de la perfection, parce qu'il est impossible d'être parfait. Je devais être sévère avec lui au sujet d'une ou deux choses, mais pour la plupart du temps, il était comme un fantôme. Il me disait un truc du genre : "T'es pas supposé être là." Lui, il était là en chère et en os.
On s'embrouillait à ce sujet de temps en temps. Et il disait quelque chose du genre : "Merde Quik, pourquoi est-ce que tu me prend la tête ces phrases de fond ?" (ce qu'il raconte et qu'on entend en même temps que les paroles de la chanson, en arrière-plan) Je lui répondais : "Si tu les fais parfaitement, tout sera parfait. Mais si tu te contentes de peux, ce sera toujours pourri."
What'z Ya Phone #
avec Danny Boy
Production de Johnny J et 2Pac
Johnny J : C'est sûrement un des morceaux les plus explicites que j'ai jamais fait. C'est vraiment un morceau vulgaire. Que du ses, du sexe et encore du sexe.
Danny Boy : 2Pac était une légende vivante, et je sais même pas s'il en était conscient. Il y avait en permanence, tout comme dans tous les studios, des meufs qui venaient. Et toi t'es un gars, t'es marié, t'as ta vie. Et puis t'as tous les trucs auxquels l'industrie du disque te permet d'accéder. Tu peux avoir tout ça autant de fois que tu veux si tu vois ce que je veux dire. Et l'histoire de l'appel téléphonique c'était basé sur des faits réels. 2Pac recevait en permanence des appels téléphoniques de ce genre (des meufs qui l'appellent pour qu'il les baise). Tout ce qu'on faisait, c'est en rigoler quand était en studio. On en a juste fait une chanson en commençant à délirer là-dessus au micro... Et en fait, la femme qui parle dans le morceau n'a pas été créditée. Elle ne voulait sûrement pas que sa mère sache que c'était elle qui parlait comme ça... C'était juste une de ces femmes qui venaient en studio...
Dave Aron : Sur cette chanson, la femme qu'on entend est juste venue en studio et on a enregistré sa conversation avec 2Pac au téléphone. On a mis le combiné du téléphone au micro pour enregistre la conversation. C'était un truc différent de ce qu'on fait d'habitude sur un morceau, c'était original, créatif. Cette conversation téléphonique était une improvisation. On l'a enregistrée telle quelle, c'est comme ça que 2Pac le voulait.
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