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The Ballad Of Don Suge Part 1

  • Publié par Funky Thug
  • jeu 03 mars 16 - 00:46
  • Genre: rap

Il y a deux ans , Suge Knight a failli être tué. Un épisode de plus dans la vie sulfureuse du producteur de rap américain, resté bloqué à la guerre West Coast-East Coast et coincé dans la violence de l’époque.

« Je suis en taule, mais mon cœur et mon esprit sont libres. Mes ennemis ont plus de temps que moi à tirer en restant dans la rue. Car ils ont besoin d’une escorte de trente flics à chaque fois qu’ils veulent sortir de chez eux. »

Suge Knight fait peur. Pourtant, en aout 2014, lors d’une fête organisée avant les MTV Video Music Awards 2014 par Chris Brown, quelqu’un a tout de même entrepris de lui fourrer six balles dans le buffet. Une dans le bras, cinq dans le ventre. Mais le chevalier fou du gangsta rap, ancien boss du label Death Row Records, est toujours vivant. Et vu le passé de Suge Knight, il est peu probable que l’auteur de cette tentative de meurtre ratée soit très serein à l’heure qu’il est.

Le gangsta rap au pied de la lettre

Le communiqué rédigé par sa famille le lendemain de l’attaque résume bien l’image de celui qui demeure un artisan majeur de l’âge d’or du hip-hop  :

«  La famille de Suge Knight vous demande de garder Suge dans vos prières et de vous tenir à l’écart de la négativité dépeinte par les médias. Suge se repose actuellement et a perdu beaucoup de sang, il est humain. Il a fait beaucoup pour la communauté et la culture en générale alors nous vous demandons de respecter cela.  »

Producteur de 2Pac, Dr Dre, Snoop Dogg, Kurupt, MC Hammer ou encore Nate Dogg dans les années 90, Suge Knight a effectivement largement contribué a découvrir des artistes devenus majeurs dans le rap. Mais avant cela, il a embrassé une courte carrière de footballeur américain, chez les Rams de Los Angeles. Son mètre 95 et ses 120 kilos trahissent d’ailleurs cette période de sa vie.

Né à Compton, banlieue Sud et chaude de la Cité des anges, Suge a vite délaissé les terrains pour devenir garde du corps de chanteurs de rénomés et rappeurs réputés. On est à la fin des 80’s et son casier est déjà pas mal rempli de vols de voitures et de violences en tout genre. Il a notamment agressé sa compagne de l’époque et lui a coupé les cheveux de force dans la rue.

Battes de baseball pour récupérer Dr Dre

Ambitieux, il cherche ensuite à monter son propre label et tente de convaincre Dr Dre, avec qui il s’est lié d’amitié et alors membre du groupe mythique NWA., de s’associer à lui.

Problème, celui-ci est encore sous contrat avec Ruthless Records, dirigé par un autre membre du groupe, Easy-E. Pas de problème. Suge et ses amis débarquent battes de baseball à la main dans le bureau du label et parviennent à obtenir la fin du contrat de Dr Dre.

NWA : « Fuck Da Police »

A l’époque, ces méthodes ne sont pas rares dans le business hip-hop. Mais Suge Knight, parallèlement membre du gang des Bloods de Los Angeles, en est l’archétype. Il monte donc Death Row Records en 1991 avec Dre (créé grâce à l’agent de la drogue, dit-on), chez qui signeront les plus grands rappeurs de la côte Ouest. La machine à sous s’enclenche, notamment grâce aux succès des albums «  The Chronic  » de Dr Dre, «  All Eyez On Me  » de Tupac Shakur et «  Doggystyle  » de Snoop Dogg.

« De tous les artistes de Death Row, aucun n’a jamais connu la banqueroute, déclarait le patron. […] La plus belle des revanches dans la vie, c’est le succès. »

Mais Suge Knight a une manière bien à lui de gérer les royalties. Exemple  : en 1996, il doit 100 millions de dollars de droits d’auteurs à 2Pac.

Snoop Dogg : « Who Am I »

Artisan de la guerre West Coast-East Coast

Pendant cinq ans, la bande de Suge, qui tend alors à rester dans l’ombre de ces artistes, est au sommet. Mais la rivalité avec les rappeurs de la côte Est aussi. Et si certains considèrent cette dernière comme une simple succession de coups marketing, ils ne doivent pas oublier que cette «  guerre  » a fait un paquet de morts.

D’ailleurs, en 1996, un événement va secouer le monde du rap et de la musique en général  : l’assassinat du rappeur 2Pac, le 13 septembre. Lors de la fusillade, l’auteur de «  Dear Mama  » est criblé de balles. Et à côté de lui, sur le siège passager, il y a Suge Knight, qui en réchappe malgré une balle dans le bras (lui dira à la télévision que cette balle lui était arrivée dans la tête, mais il n’en est rien), et sur qui tous les projecteurs se braquent subitement.

Car 2Pac ne touchera jamais les royalties que Death Row lui devaient, ce qui arrange bien Suge. Même si la thèse la plus répandue dit que c’est le rappeur new-yorkais The Notorious BIG qui aurait commandité le meurtre. Qu’importe, l’enquête est bâclée et Suge passe à la télé.

Suge Knight commente la mort de 2Pac

Mais ce qui va rendre Suge Knight reconnaissable aux yeux des Américains, c’est l’assassinat de The Notorious BIG., six mois plus tard. Le soupçon d’une vengeance commanditée par Suge est immédiat. Il démentira toujours  :

«  J’adorais Biggie. Comme 2Pac, il était l’un des rappeurs les plus talentueux dans ce business. Pourquoi alors l’aurais-je tué  ?  »

Peut-être parce Biggie était lié à gang des Crips, rivaux historiques des Bloods. Personne ne le sait vraiment.

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