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50 Cent The Big Ten (2011-2012) - Guess Who's Back 2 ?

  • Publié par Funky Thug
  • ven 09 nov. 12 - 18:49
  • Genre: rap

New York, Juin 2002, les rues de la Grosse Pomme s’arrachent 50 is the Future, la mixtape d’un nouveau venu, 50 cent. Si, à l’époque son nom n’était connu que des New-yorkais, il a depuis largement fait le tour de la planète. En 2012, 50 Cent sort The Big Ten pour fêter ses dix ans de carrière. Le format ? Une mixtape, dont il révolutionna le marché précisément avec 50 is the Future. Depuis dix ans, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, adulé et à la fois détesté, 50 cent ne laisse jamais indifférent. Cependant, on ne peut nier que depuis Curtis, l’engouement autour du kid de Southside Jamaïca a diminué. Il revient en 2009, avec un très bon Before I Self Destruct, si ce n’est pas un flop, les ventes ne sont pas à la hauteur des attentes. Mais 50 Cent est un guerrier, loin des codes et des modes actuels du Rap américain (Young Money, Wiz Khalifa ect), sa musique ne varie jamais. Du gangsta rap c’est tout ce qu’il sait faire ! Malgré des millions d’albums vendus, sa carrière d’acteur et d’homme d’affaire, 50 Cent revient toujours à la musique avec une rage qui anime les rookies. Malgré sa réussite, il arbore toujours sa casquette noire New York, tout autant que le costume trois pièces. S’il est resté « simple » dans l’apparence, la musique de Curtis Jackson n’en est pas moins brute, sans concession, gun talk et grosse basse. Loin des premières places des charts c’est peut-être là que 50 Cent est le meilleur et le plus dangereux, comme l’eternel guerrier qu’il est.

Dès la première écoute on s’aperçoit que The Big 10 est composé de deux parties, une street et une plus smooth, où il est beaucoup question de la gente féminine. Côté street nous sommes servis avec un Breaking News sur un meurtre dans le Queens en guise d’intro, afin de mieux restituer le lieu du crime. Sur Body On It nous retrouvons un Fifty revanchard. S’il admet avoir voulu changer, il annonce un retour aux sources : “ I’m tired as a motherfucker what you want me to be I’ve tried to see”. Même si le flow est toujours aussi acéré et assuré, on sent un peu de rancœur chez lui, du dépit face aux critiques sur ses deux derniers albums. Il rappelle à tous les « haters » les bombes que contenaient ces albums, I Get Money, Ayo Technology. Loin d’être fini, 2012 est comme un second souffle pour lui et il est bien décidé à reprendre le trône. Après cette mise au point, c’est une plongée inquiétante et suffocante au cœur de South Side Jamaïca qui nous attend avec Niggas Be Schemin. Sur une prod de Twice as Nice qui sample Many Men, Fifty nous décrit sa vie de hustler, à travers un flow brusque et agressif; on ressent la tension de cette vie où l’on doit tout faire pour s’en sortir. Quelques belles punchlines soulignent qu’il n’a pas perdu son sens de l’image choc : “It sounds like a nightmare, I graduated from fightin/My bullet wounds call them beauty marks and my hole we don’t talk to narcs”. Kidd Kidd, une des nouvelles signatures G-Unit, pose également sur le morceau et se veut le successeur du général : « I feel like 50, hold Power of a Dollar/I told my nigga give me one of them bullet-proof trucks/ I want you dumb enough to try and shoot it up/I’m lookin at the nigga lettin off/ Wait until you finish the clip, laugh then pulled off ». Queens, le premier morceau clippé nous promène la nuit, dans les rues agitées du borough, une aventure peu recommandable ! On y rencontre Precious Pâris, nouvelle rappeuse du G-Unit, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’aussi bien dans le clip que dans les lyrics, la dame ne plaisante pas. En effet, elle est à des années lumières de Nicki Minaj ( qui est la « référence », actuellement). L’ambiance est glauque et pesante ! Si nous ne doutions pas que Fifty soit le roi de la provoque, il nous le prouve sur le refrain: ”We come from Queens were we are thought to handle beef on our own We call the cops we get it popping we be out with the chromes Where Brooklyn at where Bronx said where Harlem at where Stanton at Where Brooklyn at where Bronx said where Harlem at where Yonkers at”. Une véritable déclaration de guerre! Sur Shootin Guns, Fifty sort les crocs et d’un flow menaçant distille ses balles : “ The ruger on deck, its hard to miss with that thing on it I’ll give your ass a permanent nap sing you a lullaby I got money to run, so f-ck an alibi”. Son personnage n’est pas un grand gangster qui fait rêver, c’est un tueur sans pitié, sans état d’âme, sans bling bling qui n’a pour lui que son Glock. La prod est signée Dj Khalil et scénarise parfaitement les lyrics du new-yorkais en faisant transparaitre une énergie de combat et une envie de vaincre, de mettre le game K.O. On retrouve Tony Yayo aux côtés du général sur Nah Nah Nah, où il nous gratifie de deux bons couplets : » My money be foreign, my cars be foreign/ it’s pedal to the metal in them Air Force Jordans ». L’atmosphère est à la fois calme et menaçante, 50 cent se met dans la peau d’un tueur à gage qui chasse sa victime.

Posez les glocks et attrapez une bouteille de vodka Grey Goose pour le catchy Put Ya Hands Up. Nous quittons les sordides rues du Queens pour le banger de la mixtape. Sur une prod très réussie de Jahlil Beat (adepte de grosse basse, cf Ima Boss de Meek Mill) l’ambiance est à la fête; exit le hustler place au nouveau riche. Si les thèmes sont basiques : femmes, argent, fêtes, il nous offre quelques perles en matière d’égotrip : « Fool, my swag unlimited So fly, ain’t shit I can’t buyLouis Vuitton kicks, my Louis Vuitton bitch ». Qui ne rêve pas de retrouver chaque soir la femme de ses rêves pour des soirées romantiques et câlines ? Malgré le succès (et les groupies qui vont avec) Fifty fait le même rêve sur le soulfoul Wait Until Tonight. Sur un beat produit par Scoop The Deville, Fifty se prend pour le nouveauBoby Womack. Il joue tour à tour l’amoureux et l’amant sensuel mais toujours avec une pointe d’esprit : « Bedroom superhero, naked i’m batman », comme pour rappeler que la situation n’est pas réelle. You Took my heart montre un Fifty moqueur et railleur, une de ses spécialités puisqu’il se moque de tout et de tout le monde mais pas toujours avec bon goût. Nous continuons notre périple dans les soirées chaudes et humides de Mr Jackson avec Off and On, un des meilleurs morceaux de The Big Ten. Des variations dans le flow et un talent certain pour les lyrics classés X, Fifty aborde toujours ce thème avec un humour, certes gras, mais qui ne manque pas de faire sourire : «  Off and On, these niggas be off and on/ And it go (on and on and on)/ And it go (on and on and on)/ Off and on, me, I’m never off, I’m on/ And it go (on and on and on)/ And it go (on and on and on) ». Une dernière pour la route avec le funny I Just Wanna (“ I don’t want a relationship, I just wanna have fun, In every position, we can come up with til we’re done” ) qui sample That’s the Way ( I Like It) de Kc and Sunshine Band. Je vous laisserai apprécier par vous même le skit en intro. Enfin, le morceau bonus Stop Cryin, que j’aurais davantage imaginé dans la première partie de la ‘tape. Morceau hardcore, avec un 50 Cent au flow animal qui sample Notorious Big : «  Stop The bloodclot crying, the kids, the dog, everybody dying, no lying ». La mixtape se finit comme elle avait débuté : brut de décoffrage !

 À l’écoute de The Big Ten on peut dire que 50 Cent a fêté dignement ses dix ans dans le game, avec cette mixtape  de très bonne qualité. C’est sans conteste un retour aux sources avec des morceaux très street, des images chocs mais aussi des morceaux plus smooth mais sans édulcorant. Evidemment, on peut lui reprocher de ne rien avoir changé à sa formule : refrain chanté, gun talk, sexual lyrics, grosses basses ect. Néanmoins, le projet est de qualité et gratuit, c’est un très beau cadeau pour les fans du rappeur mais aussi pour les adeptes de rap new yorkais dont on retrouve les ambiances. De plus, il ne comporte que des exclus ce qui pourrait plus le rapprocher d’un street album voire d’un album. Mais finalement, il fait ce qu’il sait faire et il le fait plutôt pas mal. Son personnage de hustler nous interpelle car il est simple, dur, sans pitié tout comme l’environnement qu’il dépeint. On ressent cette énergie basique et animale dans son flow qui sent le vécu ( si ce n’était pas le cas, il reproduit très bien l’environnement et l’état d’esprit) à dix milles lieux des histoires de gros gangsters de l’ami Rozay, qui sont tellement grosses que l’on ne peut pas y croire. 50 Cent nous parle simplement de cette vie où l’instinct de survie prime et il le fait sans paillettes !

Clips


50 Cent ft Kidd Kidd - N****s Be Schemin

50 Cent - Queens, NY feat. Paris

50 Cent - I Just Wanna feat. Tony Yayo

50 Cent - Queens, NY feat. Paris

https://www.youtube.com/watch?v=monlEabTJvo

50 Cent - "Shooting Guns" Feat. Kidd Kidd

50 Cent - "Put Your Hands Up"

50 Cent - "Wait Until Tonight"

50 Cent - "Off and On"

50 Cent - "Nah Nah Nah" feat. Tony Yayo

 

 

  • 10.00/10
  • 1 notes
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Commentaires (1)
  • 0
    lastonezleft
    mardi 13 novembre 2012 - 16:44
    Ma note : 10
    je suis tout à fait d'accord avec ton article

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