Street Blog

Chapitre 7 - La vie et la carrière de Michael Jackson: Les dessous de Thriller

  • Publié par Funky Thug
  • lun 29 août 16 - 18:16
  • Genre: rnb

Michael Jackson et Quincy Jones entrent en studio au mois d'aout 1982 pour donner une suite à OFF THE WALL. Une chanson a déjà été enregistrée quelques mois auparavant avec Paul McCartney ; elle s'intitule " The girl is Mine ". Michael a écrit ce premier titre. Il en composera d'autres : Wanna Be Startin' Somethin', Beat it et Billie Jean. De son côté, Quincy Jones sélectionne trois chansons parmi les productions de Rod Temperton : Baby be mine, Thriller et Lady in my life. Il accepte également un superbe morceau intitulé Human Nature et composé par Steve Porcaro et John Bettis, membres du groupe Toto. Le sommaire de l'album est presque complet, reste à ajouter PYT (Pretty Young Thing), une chanson que Quincy Jones écrira avec le chanteur James Ingram. 



Moins de deux mois après être entrés en studio, Michael Jackson et Quincy Jones ont quasiment terminé l'enregistrement de THRILLER. Il leur reste à mixer tout l'album et à remettre les bandes à la maison de disques. Mais alors qu'ils touchent au but, le temps manque. Relevant un défi impossible, Michael et Quincy, ont en effet accepté à la dernière minute de participer à la réalisation d'un projet que leur a soumis leur ami Steven Speilberg : produire un album pour enfants d'après le film ET… 



Michael ayant adoré le film, succombe à la proposition, mais doit jongler alors entre les impératifs de THRILLER et ceux de ce nouveau disque. Pris dans cet engrenage, les journées défilent rapidement. Dans les studios de Los Angeles, on travaille du matin au soir. Une équipe de jour et une équipe de nuit se relaient sans relâche. Michael semble propulsé par une énergie intérieur qui le pousse à tout finir à temps. Finalement, le projet de Steven Spielberg voit le jour, mais en échange d'un retard conséquent sur le mixage de THRILLER. Michael et Quincy doivent se rendre à l'évidence : l'échéance de remise des bandes risque d'être dépassée. Une pression écrasante s'installe alors sur toute l'équipe. Michael Jackson en reparlera plusieurs années plus tard : 

" Quand une maison de disques vous presse pour que vous finissiez un album, ils ne plaisantent pas, ils vous pressent réellement. Et, pour THRILLER, ils nous pressaient sec. Ils disaient que tout devait être prêt pour telle date, et il fallait le faire, quitte à y rester. Cette course contre la montre pour finir l'album fut terrible. On ne pouvait pas être trop exigeant pour le mixage de certaines chansons, le temps manquait. On en venait même à se demander si on allait garder telle ou telle chanson sur l'album. Nous avons arrondi tellement d'angles que nous avons presque perdu tout l'album. Le jour où nous avons finalement écouté les morceaux que nous allions remettre à la maison de disques, j'ai trouvé l'ensemble tellement médiocre que les larmes me sont montées aux yeux. Nous avions subi une telle pression lorsque nous tentions de finir THRILLER, tout en enregistrant ET THE STORYBOOK. Tous ces gens se bagarraient pour avoir la priorité sur leurs concurrents, et nous sommes arrivés à la triste conclusion que le mixage de THRILLER était raté. Nous étions assis dans le studio Westlake d'Hollywood, nous avons écouté tout l'album et je me suis senti terrassé. Toute la pression accumulée durant ces derniers mois a surgi d'un coup. J'étais vraiment en colère et j'ai quitté la pièce. J'ai dit à mes collaborateur : "J'ai pris ma décision, l'album ne sort pas. Appelez CBS et dites leur qu'ils n'auront pas l'album. Nous ne le sortons pas". J'ai dit cela parce que je savais que ca n'allait pas. Si nous n'avions pas interrompu le processus pour prendre du recul par rapport à ce que nous faisions, le disque aurait été atroce. Nous l'avons compris à nos dépends : on peut massacrer un album au mixage. Parfois, il faut savoir prendre le temps. One ne peut pas presser certaines choses. Les gens de la maison de disque ont un peu élevé la voix, il y a eu quelques cris, mais, finalement, ils ont fait preuve d'intelligence et e compréhension. Ils sentaient que ça n'allait pas, et il se trouve que c'est moi qui l'avais dit le premier. En conclusion, j'ai réalisé qu'il me fallait remixer l'album une nouvelle fois, du début à la fin. L'équipe a pris quelques jours de repos, nous avons soufflé un bon coup, pris le recul nécessaire. Ensuite, nous y sommes retournés, frais et dispos ; nous avons rincé nos oreilles, et nous avons commencé par mixer deux chansons par semaine. Une fois l'album terminé, boom ! Ca nous a gagné à la gorge ! CBS aussi pouvait entendre la différence. A présent, THRILLER était un projet en béton. " 

Quelques semaines après la date prévue, les bandes magnétiques de THRILLER sont finalement remises à la maison de disque. La sortie de l'album aura lieu avec un léger retard, le 1er Décembre 1982. A ce moment là, personne encore ne sait quel phénomène il réservera à l'Histoire de la musique… 

Le premier extrait de THRILLER est le duo que Michael chante avec Paul McCartney ; il sortit le 25 Octobre, en avant-garde de l'album. Bien que ce titre est probablement l'un des moins bon du disque, il a été choisi pour son côté melting-pot (mélange des musiques noires et blanches, des cultures américaines/européenne, des anciennes et nouvelles stars). En l'espace de quelques semaines, The Girl Is mine accède au Top 10 américain, et grimpe jusqu'à la seconde place. C'est ainsi que THRILLER ouvre le feu sur les charts américains. CBS records, la maison de disque de Michael, heureuse du résultat, se félicite et annonce la sortie imminente du plat de résistance. 


Mais, à la surprise générale, ce n'est pas THRILLER qui sort chez les disquaires à la fin Novembre. A grand renfort publicitaire, MCA Records, une maison de disques rivale, sort ET THE STORY BOOK. L'album, produit par Steven Spielberg et Quincy Jones avec en vedette Michael Jackson provoque un tollé magistral chez CBS. MCA vient de violer le contrat qui l'autorisait à diffuser un disque de Michael Jackson, et qui stipulait que rien ne devait entrer en concurrence avec tout projet de CBS Records. THRILLER a été devancé par MCA, et il n'en faut pas plus pour qu'une plainte soit déposée à l'encontre de la maison de disques. Quelques jours suffiront à la court suprême de New-York pour prononcer un jugement radical : ET THE STORYBOOK doit être retiré de la vente. Tout le travail réalisé sur ce disque n'aura finalement servi à rien… 

Commentaires (Facebook)
Commentaires
  • Aucun commentaire visible

Vous n'êtes pas autorisé à poster des commentaires
Se connecter | S'inscrire

Nouveaux articles

Top amis